Les progrès techniques et l’apparition du champagne pétillant
La transformation du champagne en véritable vin pétillant résulte de plusieurs avancées techniques majeures qui ont vu le jour au XVIII siècle.
1. La redécouverte de la fermentation en bouteille
Le processus clé pour obtenir un vin effervescent est ce que l’on appelle la seconde fermentation en bouteille. Concrètement, cela consiste à ajouter une petite quantité de sucre et de levures dans le vin tranquille, une pratique qui favorise une nouvelle fermentation directement dans la bouteille. Celle-ci libère du gaz carbonique qui se retrouve piégé dans le vin, formant ainsi les fameuses bulles.
Au départ, les producteurs champenois n’avaient pas saisi tout le potentiel de cette méthode. Mais en étudiant les techniques venues d’Angleterre, où l’effervescence était déjà recherchée, les maisons de Champagne ont perfectionné leurs pratiques, notamment grâce aux avancées dans le travail du verre et dans la compréhension des fermentations par les chimistes de l’époque.
2. Les innovations dans les bouteilles et leur fermeture
L’un des défis majeurs pour produire un vin pétillant réussi était lié à la fragilité des bouteilles. Avant le XVIII siècle, les bouteilles en verre produit en France étaient trop fines pour supporter la pression exercée par le gaz carbonique. C’est là que les ateliers verriers anglais ont joué un rôle décisif : ils ont introduit un verre plus résistant, fabriqué à partir de charbon plutôt que de bois. Ces bouteilles robustes ont permis au champagne pétillant de devenir une réalité viable.
Par ailleurs, le remplacement des bouchons en bois par des bouchons de liège, attachés à l’aide de ficelles, a optimisé la conservation de l’effervescence. Ce système, ancêtre du muselet métallique que nous utilisons aujourd’hui, a marqué une étape déterminante dans l’histoire du champagne.
3. Les découvertes sur la fermentation grâce à la science
Parmi les figures clés ayant contribué à populariser et à perfectionner le champagne effervescent, on mentionne souvent Louis Pasteur, au XIX siècle. Si Pasteur n’a pas travaillé spécifiquement sur le champagne, ses recherches sur la fermentation et les levures ont aidé les vignerons champenois à mieux maîtriser les processus en œuvre dans leurs caves.